Longtemps symbole d’un littoral azuréen emblématique, la plage de la Garoupe, nichée sur le cap d’Antibes, connaît une profonde métamorphose. Engagée depuis 2022, sa réhabilitation vise à restaurer un équilibre entre protection de l’environnement, accès public au littoral et continuité de l’exploitation touristique.
Classée dans les sites pittoresques depuis 1945, la Garoupe souffrait d’une artificialisation excessive : constructions permanentes, bétonisation des abords, accès restreint… Le plan de réaménagement, piloté par la municipalité d’Antibes avec le soutien du Conservatoire du littoral et de la préfecture des Alpes-Maritimes, a imposé un cadre strict. Fini les installations fixes sur le domaine public maritime. Dès l’été 2023, les concessions privées ont été revues et encadrées : désormais démontables, elles doivent laisser 50 % de l’espace à l’usage libre du public.
« Il s’agissait de mettre fin à des décennies d’occupation abusive et de restaurer le droit d’accès au rivage », explique Jean Leonetti, maire d’Antibes et ancien ministre. Une ambition soutenue par les associations de défense de l’environnement, comme France Nature Environnement ou SOS Littoral 06, qui dénonçaient depuis des années la privatisation de ce joyau naturel.
Les travaux ont également inclus une replantation d’espèces endémiques, l’éradication d’infrastructures non conformes et la pose de cheminements doux pour limiter l’érosion et préserver la posidonie, plante marine protégée essentielle à l’écosystème méditerranéen.
Si certains restaurateurs ont exprimé leurs inquiétudes économiques face à la perte d’espaces exploitables, la municipalité assure que le nouveau modèle est « plus durable et respectueux des usages pluriels de la plage ». En 2024, les premiers retours touristiques ont confirmé l’intérêt du public pour une plage plus naturelle et accessible.
La réhabilitation de la Garoupe s’inscrit dans une tendance nationale. Depuis la loi Littoral de 1986, renforcée par des décisions du Conseil d’État, de nombreuses communes françaises sont sommées de remettre en question les aménagements privés illégaux en bord de mer.
À Antibes, cette opération pourrait bien devenir un exemple de réconciliation entre patrimoine naturel, tourisme et droit du public. La plage de la Garoupe, redevenue « bien commun », incarne désormais un littoral repensé, entre mémoire et modernité.
https://www.antibes-juanlespins.com/information/actualites/une-promenade-sur-la-mer-a-la-garoupe